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Pollution numérique, obsolescence programmée, ressources épuisables, sobriété numérique, éco-conception, facteur 4… Ces mots-là vous parlent, mais vous n’avez jamais pris le temps de vous pencher dessus ? Cette tribune pourrait vous intéresser. 

Tribune par Floriane Vial, Laurène Cuchet et Bertille Ledru, fières membres du Digital Lab Ekno.

 

Franchement, avant de mettre notre nez dans le sujet, même si on se doutait bien que c’était pas jo-jo, on avait pas en tête l’ampleur du problème, ni l’étendue des solutions.

Avant d’en venir à ce qu’on peut faire voici déjà un petit lexique utile de quelques termes très usités mais dont le sens précis à tendance à nous échapper.

D’abord si on parle d’écologie du digital c’est qu’il y a un souci… de pollution numérique. Le nuage (vous l’avez ?), les téléphones dits intelligents, les TV incurvées, les montres qui comptent nos pas toute la journée… tout ça pollue, et grave. 80% de cette pollution numérique est liée à la fabrication de ces objets ; émission de gaz à effet de serre (GES), pollution chimique, érosion de la biodiversité, déchets électroniques engendrés… sympa le menu ! Et l’addition est salée car aujourd’hui le secteur du numérique, c’est 4% des émissions mondiales de GES. Sans parler du fait que ces équipements, qui échappent à 75 % selon l’ONU aux filières légales de recyclage, sont ensuite exportés illégalement pour finir leur vie dans des immenses décharges à ciel ouvert à l’autre bout du monde…

Bref, pour en revenir à la fabrication, voici un exemple : aujourd’hui pour fabriquer un ordinateur de 2Kg, il faut mobiliser 600kg de matières premières, cette machine produira 103 kg de CO2 lors de sa fabrication, puis 53kg sur le reste de son cycle de vie.

Bon, la source du problème est plutôt bien identifiée : la fabrication. Du coup la solution serait d’éviter de produire en continu ?

Oui c’est exactement ça en théorie, mais en pratique c’est raté… L’obsolescence programmée, ça vous parle ? Des produits au cycle de vie réduit ou difficile à réparer pour inciter le consommateur à se doter d’un article toujours plus récent et toujours plus TOUT. Heureusement, ça bouge de ce côté-là et depuis 2015 une loi interdit ce phénomène. Encore mieux, depuis 2021 un indice de réparabilité doit être fourni aux consommateurs. Crucial (et vital ?) quand il est prouvé que garder un ordi ou une tablette 4 ans au lieu de 2 améliore de 50% son bilan environnemental.

C’est encore plus important quand on sait que – contrairement à ce qu’on pourrait penser puisque tout ça est très virtuel – le numérique est considéré comme une ressource épuisable. Parce que pour fabriquer nos petits appareils on a besoin de métaux critiques et de matières premières qui n’existent pas en quantités illimitées. Les experts vont jusqu’à dire qu’il ne nous reste que deux générations de numérique devant nous, le temps presse donc !

Voilà pour le constat.

À partir de là il y a deux solutions : on continue et on ferme les yeux en espérant que ça passe (a priori les chances de succès ne sont pas ouf) ou bien on se retrousse les manches et on travaille à des solutions.

Comme on est plutôt volontaires, on part sur la deuxième option. C’est là qu’on remercie green.IT et son mouvement autour de la sobriété numérique. Kezako ?

Une « démarche qui consiste à concevoir des services numériques plus sobres et à modérer ses usages numériques quotidiens ». En gros, une vision plus responsable du numérique pour réduire notre empreinte écologique globale associée à nos usages digitaux.

Et pour y parvenir l’éco-conception est un outil clé en introduisant dès le départ “une démarche préventive et innovante qui permet de réduire les impacts négatifs du produit ou service sur l’environnement sur l’ensemble de son cycle de vie (ACV), tout en conservant ses qualités d’usage”. Dans notre cas le combo gagnant ce sont des outils et services digitaux plus durables et moins énergivores offrant pourtant une expérience optimale à leur utilisateur. Le beurre et l’argent du beurre.

Impossible ? Demandez à la Deutsche Bahn qui a divisé par 1350 la quantité de ressources informatiques nécessaire en limitant son site internet à une unique fonctionnalité : trouver un train ! (quelle riche idée tiens, les 47 autres fonctions ayant été jugées inutiles et donc supprimées).

Désormais reste à atteindre l’objectif FACTEUR 4 💪 (aka notre objectif écologique qui vise à diviser par 2 d’ici 2050 nos émissions de GES par rapport à 1990) et c’est plutôt mal embarqué car il semblerait que d’ici 2025 on soit plutôt en train de tripler nos impacts liés au numérique…

Tout n’est pas perdu bien au contraire, mais soyons honnêtes : y a du boulot et il faut que chacun s’y mette !

Comment s’y prendre ? Ce sera l’objet de notre prochain article… stay tuned !!

 

 

Sources :

ADEME – https://librairie.ademe.fr/cadic/2351/guide-pratique-face-cachee-numerique.pdf?modal=false

 

GreenIT

https://www.greenit.fr/2020/11/30/numerique-responsable-leurope-vote-une-resolution-historique/

https://www.greenit.fr/2020/10/06/4-des-emissions-de-ges/

https://www.greenit.fr/2020/05/12/4-128-go-votre-consommation-annuelle-de-donnees/

 

Halte Obsolescence

https://www.halteobsolescence.org/ce-qui-change-pour-la-durabilite-en-2021/

 

CHUT

https://podcast.ausha.co/chut-radio/chut-n04-l-odyssee-ecologique-ecoconception-la-grande-revolution